Binance de nouveau la cible de la justice américaine

Binance est visé par une enquête

C’est ce que nous apprend le média Reuters dans un nouvel article. Selon des sources fiables, des débats ont lieu en interne ce qui retarde la conclusion de l’enquête. Cependant, pas moins de 6 des procureurs fédéraux impliqués dans l’enquête estiment que les preuves sont plus que suffisantes pour poursuivre la plateforme. 

Selon deux sources différentes, la justice américaine pourrait prononcer des sanctions à l’encontre de la plateforme, mais également des dirigeants, notamment CZ, le fondateur. 

Les motifs de l’enquête sont très clairs : transfert d’argent sans licence, blanchiment d’argent et violations de sanctions pénales. 

D’après les recherches menées par Reuters, le contrôle anti-blanchiment faible mené par Binance aurait permis le transfert de fonds illégaux de plus de 10 milliards de dollars. Ce type d’activité a donc attiré l'œil de la justice américaine. La section de blanchiment d'argent et de recouvrement d'actifs, connue sous le nom de MLARS s’est rapidement emparée du dossier.

Ce n’est qu’en août 2021 que Binance a rendu la vérification d’identité KYC obligatoire sur sa plateforme. Jusqu’à alors, il était possible de créer un compte seulement avec une adresse e-mail. Cette lacune dans le processus d’inscription est une facilité pour les transferts de fonds illégaux. 

D’autres transactions, notamment en lien avec des institutions iraniennes figurent dans le compte-rendu de l’enquête et seraient considérées comme une violation du droit américain. 

Aucune décision n’a encore été prise par les autorités judiciaires américaines qui ne veulent pas précipiter une action pénale.

La plateforme se défend de ces accusations

Binance a répondu en deux temps à ces accusations. Ils contestent les calculs jugés inexacts de Reuters et affirment que ces recherches sont obsolètes. La plateforme estime utiliser des normes plus strictes dorénavant et un contrôle plus minutieux des transactions. 

De plus, l’année dernière, l’équipe juridique du géant des cryptos s’est renforcée. D’ailleurs, plusieurs fonctionnaires de la division anti-criminelle qui enquête sur Binance ont été recrutés.  Là encore, Binance répond personnellement à Reuters à travers un tweet explicite sur la situation actuelle de son service juridique. 

On y apprend que Binance et CZ ont réussi à construire une équipe de haute volée avec de nombreux anciens salariés d’institutions américaines comme IRS-CI (Internal Revenue Service-Criminal Investigation). En 2021, la plateforme aurait procédé à des renforcements inédits de sa politique de contrôle contre les activités illégales. En 2022, l’exchange aurait répondu à plus de 70 000 différentes requêtes judiciaires. L’équipe aurait également collaboré avec les autorités autour de 70 actions anti-criminelles. 

Il est difficile de déterminer si la récente faillite d’FTX va pousser les autorités américaines à précipiter des actions pénales. En tout cas, la plateforme a enregistré plus d’1,9 milliard de dollars de retrait ces dernières 24 heures. CZ a d’ailleurs commenté ces chiffres dernièrement, et semble être à l’abri du FUD qui entoure la plateforme ces derniers jours.

Une action en justice contre le géant des cryptomonnaies Binance serait un véritable coup de grâce sur un marché encore traumatisé par la très récente faillite de l’exchange FTX. Il semblerait que la plateforme compte également sur la situation précaire des actifs numériques pour retarder voire annuler toute poursuite. Il existe 3 différentes issues à cette enquête, le département de la justice américaine pourrait poursuivre Binance, négocier un arrangement voire n’entreprendre aucune action. 

Binance est une plateforme d’achat et de vente de cryptomonnaies créée en 2017 par Changpeng Zhao, connu sous l’abréviation CZ. Elle possède actuellement presque 20 % des parts du marché des exchanges, ce qui fait de cette dernière la plateforme numéro 1. Un scandale autour de Binance serait une catastrophe pour le marché des actifs numériques.