Bitcoin face au quantique : une faille possible dès 2030 ?
ValLe cofondateur de Solana, Anatoly Yakovenko, avertit que Bitcoin pourrait être vulnérable aux attaques quantiques dès les cinq prochaines années. Il appelle la communauté à adopter des signatures résistantes à l’informatique quantique, avant qu’il ne soit trop tard.
Une menace jugée imminente par certains experts
Lors du All-In Summit 2025, Yakovenko a déclaré estimer à 50/50 la probabilité d’une percée quantique d’ici 2030. Pour lui, les avancées dans des domaines comme l’IA, l’apprentissage automatique ou la photonique progressent si vite qu’il devient urgent d’anticiper une migration de Bitcoin vers des algorithmes post-quantiques.
Le problème principal réside dans la cryptographie actuelle de Bitcoin : elle repose sur l’Elliptic Curve Digital Signature Algorithm, un système robuste contre les ordinateurs classiques, mais vulnérable face à un ordinateur quantique fonctionnel. En cas de percée, les clés privées pourraient être recalculées à partir des clés publiques, mettant en danger les portefeuilles des utilisateurs.
Le scientifique David Carvalho (Naoris Protocol) estime que la cryptographie actuelle pourrait être "déchirée" en moins de cinq ans par des machines quantiques assez puissantes. La solution consisterait à effectuer un hard fork de Bitcoin, mais une telle opération est souvent controversée et difficile à faire accepter par la communauté.
Une communauté divisée sur l’urgence de la réponse
D’autres figures du secteur, comme Adam Back (Blockstream) ou Samson Mow (Jan3), tempèrent ce scénario. Pour eux, le danger est réel, mais pas encore pressant. Adam Back table plutôt sur une échéance à 20 ans, tandis que Mow affirme que d'autres systèmes tomberont avant Bitcoin en cas de rupture technologique.
Cette divergence de perception crée un décalage stratégique : certains veulent préparer dès maintenant une mise à jour majeure, tandis que d’autres préfèrent attendre des preuves concrètes de l’arrivée de menaces quantiques. En attendant, Bitcoin reste exposé à une faible probabilité, mais à très fort impact.
L’enjeu dépasse le seul cas Bitcoin : toute la blockchain pourrait être fragilisée si l’informatique quantique progresse sans adaptation parallèle de la cryptographie. Des projets comme Solana ou Ethereum explorent déjà des solutions plus agiles pour migrer leurs protocoles vers des standards post-quantiques.
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