Comment les projets crypto DePIN peuvent ouvrir les agriculteurs à la blockchain

Cette collaboration, annoncée le 9 avril, constitue une avancée vers l'objectif de Farmsent de décentraliser la chaîne d'approvisionnement agricole. Il importe de savoir que cette initiative vise à améliorer la transparence dans le commerce alimentaire mondial et à créer un marché mondial Web3 qui relie directement les agriculteurs aux entreprises axées sur les consommateurs du monde entier.

En exploitant un DePIN de capteurs pour suivre la qualité et la provenance des produits, Farmsent affirme pouvoir éliminer les intermédiaires centralisés et réduire les coûts pour toutes les parties prenantes, tout en garantissant la transparence à travers la chaîne d'approvisionnement.

Connecter le commerce

Shusti a qualifié l'utilisation des DePINs de Farmsent de « particulièrement excitant pour l'agriculture » étant donné que la technologie est utilisée au profit des agriculteurs et des consommateurs.

Selon lui, « cela fournit aux agriculteurs des identités numériques sécurisées pour un meilleur accès au marché, mais les habilite également avec des données en temps réel sur leurs cultures. Cela inclut des détails cruciaux comme l'humidité du sol, le contenu en pH et l'humidité. »

Il a également déclaré que ces informations permettent aux agriculteurs de prendre des « décisions basées sur les données » afin d’optimiser la santé et le rendement des cultures. En même temps, le système DePIN permet aux consommateurs d'accéder à des informations sur les aliments qu'ils achètent :

« Cela pourrait inclure des détails sur les pratiques de la ferme, l'origine de la nourriture et sa méthode de culture. Cela permet donc aux consommateurs de faire des choix éclairés concernant les aliments qu'ils mettent sur leur table. »

La situation actuelle du commerce alimentaire à l’échelle mondiale met en évidence une nécessité pressante de réforme. D’autant plus que les agriculteurs, qui sont pourtant essentiels à ce secteur, se voient souvent attribuer une part de la valeur marchande qui ne reflète pas leur contribution réelle.

S'étendre au monde entier

Selon Farmsent, son plan est de remédier à ces problèmes en contournant les intermédiaires traditionnels et en permettant des transactions directes entre agriculteurs et consommateurs. A savoir qu’elle compte déjà plus de 160 000 agriculteurs inscrits en Indonésie et en Colombie.

La plateforme, actuellement encore en version bêta, est utilisée pour suivre le café, les avocats et le sucre de palme entre l'Indonésie, la Colombie, les Émirats Arabes Unis où elle possède déjà une licence d'exploitation et les États-Unis. Farmsent a déclaré travailler en ce moment à l'obtention de trois licences supplémentaires.

Cependant, Shusti a déclaré que le stockage de grandes quantités de données provenant de capteurs, de fermes et de partenaires peut devenir coûteux sur les blockchains traditionnelles :

« À mesure que Farmsent étend sa portée à de nouveaux marchés et se connecte avec plus d'agriculteurs et de consommateurs, le volume de données et de transactions au sein du réseau augmentera inévitablement. »

Par conséquent, il a dit que Peaq a été choisi pour sa capacité à stocker les données de manière rentable et à se développer à grande échelle. En effet, le réseau Peaq gagne en traction et a récemment sécurisé 15 millions de dollars lors d'un tour de série A dirigé par Generative Ventures et Borderless Capital.

Il convient de noter que dans le passé, la plateforme a déjà travaillé sur des projets DePIN aux côtés de grandes entreprises telles que Bosch et a même travaillé à la tokenisation de 100 Tesla dans une initiative de covoiturage décentralisée Web3 à travers l'Europe.

Données et sécurité

La gestion des transactions et des données des agriculteurs et des chefs d'entreprise à l'échelle mondiale représente un défi majeur non seulement pour l'expansion, mais aussi pour la préservation de la sécurité et de la confidentialité des informations.

Selon le PDG de Farmsent, leur réseau DePIN collecte des informations de trois sources différentes. Premièrement, les données sont saisies manuellement par des personnes avant d’être validées. Les données relatives aux méthodes d’agriculture, aux spécificités des récoltes et aux premières étapes de traitement peuvent être saisies par des employés habilités et contrôlées pour garantir leur fiabilité.

Ensuite, les données peuvent être recueillies via des capteurs de l'Internet des Objets (IoT) qui surveillent en continu des paramètres tels que la température, l'humidité et la fraîcheur. Ces capteurs sont répartis dans toute la chaîne d'approvisionnement (fermes, entrepôts, transport). 

Enfin, les données peuvent être obtenues auprès de partenaires tiers, comme les entreprises de logistique, qui fournissent des informations pertinentes sur les conditions de transport et de stockage.

Pour sécuriser ces données, Shusti a indiqué que Farmsent utilise les identifiants décentralisés Peaq (DIDs) pour renforcer davantage la confidentialité :

« Les DIDs fonctionnent comme des identifiants uniques sur la blockchain qui peuvent être associés à des données sans révéler les données elles-mêmes. »

Il a expliqué que cela permet une vérification des données et un accès contrôlé tout en protégeant les informations sensibles.

Till Wendler, co-fondateur de Peaq, a ajouté que cette application dans le secteur agricole n'est pas seulement passionnante, mais aussi l'une des « plus importantes » en raison de sa promesse de lutter contre l'insécurité alimentaire mondiale et de « fournir des produits moins chers et de meilleure qualité aux gens du monde entier » et ce, de manière sécurisée.