La France démantèle un réseau criminel visant les figures importantes de la crypto

Une série de tentatives d’enlèvement visant des figures de la cryptosphère

Le cœur de l’affaire repose sur plusieurs tentatives d’enlèvement menées entre Paris et Nantes. Les cibles ? Des personnalités liées à des entreprises crypto, connues pour gérer ou détenir des portefeuilles numériques importants.

L’attaque la plus marquante s’est produite le 13 mai à Paris, dans le 11e arrondissement. La fille et le petit-fils de Pierre Noizat, PDG de la plateforme Paymium, ont été violemment agressés en plein jour. Les assaillants étaient masqués, organisés et rapides. Les victimes s’en sont sorties avec des blessures légères, mais l’impact psychologique et médiatique a été considérable.

Une vidéo de l’agression, largement partagée en ligne, a déclenché une onde de choc dans la communauté crypto. Ce n’était pas un cas isolé. Le parquet relie cet événement à plusieurs autres tentatives ratées, notamment une la veille à Paris, et une autre près de Nantes.

Des jeunes, manipulés par des réseaux criminels via les réseaux sociaux

Les suspects, âgés de 16 à 23 ans, ont été identifiés comme étant les exécutants d’un plan de grande ampleur. Leur point commun ? Un recrutement facilité via les réseaux sociaux, selon les enquêteurs. Les promesses étaient simples : argent rapide, tâches précises, peu de risques.

Les accusés ont utilisé des véhicules volés, des uniformes de faux livreurs, et ont parfois opéré en plein jour dans des zones urbaines densément peuplées. Les méthodes sont dignes de scénarios de cinéma, mais les motivations restent très terre-à-terre : accéder aux clés d’accès des portefeuilles crypto des victimes.

Les enquêteurs notent aussi la diversité des origines des suspects : Paris, Châtellerault, mais aussi le Sénégal, l’Angola et la Russie. Une mixité géographique qui illustre la capacité de ces réseaux à recruter partout et à opérer à une échelle nationale, voire internationale.

Une opération policière d’envergure dans deux régions

Le 27 mai, les forces de l’ordre ont lancé une opération coup de poing. Des raids coordonnés ont été menés en Île-de-France et en Loire-Atlantique, sous la supervision de la Brigade de Répression du Banditisme (BRB).

Objectif ? Neutraliser le réseau en amont, avant qu’un enlèvement ne réussisse.

Les résultats sont nets :

• 18 suspects placés en détention provisoire

• 4 sous contrôle judiciaire

• 3 en attente d’audiences

Selon le parquet, les personnes arrêtées ne sont pas les cerveaux du réseau. Ce ne sont que les logisticiens, exécutants ou guetteurs, tandis que les têtes pensantes seraient toujours en fuite.

Une industrie sous tension, en quête de protection

L’événement a fait réagir les hautes sphères. Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur, a convoqué une réunion avec des représentants de l’écosystème Web3. Le but : évoquer la sécurité physique des acteurs de la cryptosphère, un sujet encore trop peu discuté face aux traditionnelles problématiques de cybersécurité.

On parle désormais de mettre en place :

• des protocoles d’alerte rapide pour les entreprises

• des formations de sensibilisation à la sécurité personnelle

• une collaboration directe entre les forces de l’ordre et les plateformes crypto

Ces discussions sont en cours, mais elles marquent un changement net : la crypto n’est plus uniquement un risque virtuel, elle devient un enjeu sécuritaire tangible.

Un nouveau visage de la criminalité numérique

Ce dossier est emblématique d’une nouvelle ère criminelle. Finis les hacks à distance ou les escroqueries par phishing : les réseaux criminels s’organisent pour utiliser la force physique afin d’obtenir les phrases de récupération ou clés privées.

L’aspect le plus alarmant reste la facilité avec laquelle des jeunes, souvent vulnérables, sont enrôlés. Les avocats de la défense évoquent des adolescents naïfs, attirés par des sommes qui leur semblaient “faciles”.

Ce phénomène devrait alerter tous les acteurs du Web3 :

• les influenceurs crypto doivent sécuriser leur vie privée

• les investisseurs particuliers doivent limiter les expositions sur les réseaux sociaux

• les entreprises crypto doivent anticiper ce nouveau type de menace

Les arrestations massives montrent que l’État français prend la menace au sérieux. Mais elles rappellent aussi que la valeur réelle des cryptomonnaies attire des convoitises bien réelles, loin des écrans.