Hashflare : le Ponzi crypto condamné à une lourde peine
ValLes autorités américaines ont interjeté appel contre la condamnation jugée trop clémente des cofondateurs de HashFlare, une plateforme de minage de cryptomonnaies accusée d’avoir opéré un stratagème Ponzi de 577 millions de dollars. Entre 2015 et 2019, l’entreprise a trompé des dizaines de milliers d’investisseurs en affichant de faux rendements et en recyclant les fonds des nouveaux clients pour payer les anciens.
Une condamnation qui suscite la controverse
Le 12 août, le tribunal fédéral de Seattle a condamné Sergei Potapenko et Ivan Turõgin à une peine équivalente au temps déjà purgé : 16 mois passés en détention en Estonie avant leur extradition vers les États-Unis. En complément, ils devront verser 25 000 dollars d’amende chacun, effectuer 360 heures de travaux d’intérêt général et respecter une période de libération surveillée dans leur pays d’origine.
Pour les procureurs, cette décision ne reflète pas la gravité des faits. Ils ont plaidé pour dix années de prison ferme, rappelant que l’ampleur de l’arnaque a provoqué des pertes massives et constitue, selon eux, « la fraude la plus grave jamais jugée » dans ce tribunal. Les juges ont néanmoins retenu l’argument de la défense, qui a insisté sur la durée déjà passée en détention par les accusés et sur la perspective d’un remboursement futur des victimes.
Un appel décisif dans la lutte contre les escroqueries crypto
La défense soutient que les investisseurs n’auraient pas réellement perdu d’argent, puisqu’ils auraient bénéficié de la hausse du prix du Bitcoin et d’autres actifs numériques. Elle met également en avant la saisie de plus de 400 millions de dollars d’actifs dans le cadre de l’accord de plaider-coupable, censés servir à indemniser les victimes. L’accusation, elle, rejette cette version et accuse les fondateurs d’avoir manipulé les données pour minimiser leur responsabilité.
Ce dossier dépasse le cas HashFlare : il intervient dans un contexte où les pertes liées aux crimes crypto ont atteint un record au premier semestre 2025, surpassant le pic de 2022. Plusieurs figures impliquées dans des escroqueries bien moindres ont déjà été condamnées à plusieurs années de prison, comme Shane Donovan Moore (2 ans et demi) ou Dwayne Golden (8 ans). L’écart de traitement alimente un débat sur l’efficacité de la régulation.
Pour de nombreux analystes, si la condamnation de HashFlare est confirmée en appel, cela pourrait envoyer un signal préoccupant : détourner des centaines de millions via un Ponzi ne conduirait qu’à une peine limitée. À l’inverse, une sanction plus sévère marquerait une volonté claire des États-Unis de durcir leur action contre les arnaques crypto et de restaurer la confiance dans les mécanismes de protection des investisseurs.
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