Les investisseurs crypto ne paient pas leurs impôts

Une étude sur l’imposition des investisseurs cryptos 

L’étude a été menée par une société suédoise nommée Divly. Ils sont spécialisés dans la taxation des cryptomonnaies. Un nouveau rapport a été publié le 5 avril. Dans ce dernier, on peut lire que selon leurs estimations, seulement 0,53 % des investisseurs en cryptomonnaies dans le monde ont payé des impôts en 2022. 

Pour parvenir à ce résultat, l’entreprise a analysé la relation entre le nombre de personnes ayant déclaré des cryptos et le volume de recherche de mots-clés liés à la fiscalité. 

Pour faire simple, ils ont étudié toutes les déclarations d’impôts de chaque pays, et ont relevé le nombre d’entre elles faisant état de cryptoactifs. En parallèle, ils ont regardé le volume de recherche des mots-clés liés à la fiscalité des cryptomonnaies sur ces mêmes territoires. Pour appuyer leur estimation, ils ont également pris en compte le nombre de détenteurs de cryptos dans chaque pays selon le Global Cryptocurrency Report.

Toujours selon ce rapport, la Finlande a la plus forte proportion d’investisseurs en cryptos qui paient leurs impôts sur ces actifs en 2022, environ 4,09 %. L'Australie les talonne, avec 3,65 %. 

Du côté des Etats-Unis, ils devront se contenter d’environ 1,62 % des détenteurs d’actifs numériques, ce qui leur vaut la 10e place du classement. Lorsque l’on regarde tout en bas du classement, on retrouve l’Inde, l’Indonésie, et les Philippines, avec respectivement 0,07 %, 0,04 % et 0,03 %.

Une méthodologie insuffisante 

La méthodologie est intéressante, mais elle semble insuffisante. D’ailleurs, plusieurs experts en fiscalité ont mis en doute les chiffres publiés. Le rapport lui-même nuance les résultats en notant que les données relatives au volume de recherche peuvent ne pas être significatives.  

D’après eux, cela ne peut pas refléter avec précision le nombre réel de contribuables détenant des actifs numériques et souhaitant payer des impôts. Ils ajoutent qu’il y a un biais en faveur des pays ayant une plus grande accessibilité à Internet et des données plus précises sur le volume des recherches.

Danny Talwar, responsable chez Koinly, qui développe un logiciel de crypto-fiscalité, a contesté ces résultats. Il a confié à Cointelegraph qu’il “est probable que 99,5 % ne reflète pas les pays qui ont des directives fiscales spécifiques sur les cryptomonnaies et des exigences de conformité strictes telles que les États-Unis, le Canada, l'Australie et l'Inde."

Un expert-comptable du nom de Greg Valles a lui aussi remis en doute la méthodologie de l’étude. Les deux spécialistes ont cependant tiré une conclusion : il devient progressivement plus difficile d’éviter les taxes sur les cryptomonnaies. 

M. Valles met en garde les détenteurs de cryptomonnaies sur l’avancée des technologies gouvernementales. Ces dernières étant de plus en plus sophistiquées, la détection des fraudeurs devient de plus en plus facile. Ceux qui n’ont pas payé d’impôts sur leurs plus-values dans le passé pourraient bien être rattrapés. 

Bien que cette étude ne soit pas en mesure de refléter parfaitement les proportions d’investisseurs qui ne paient pas d’impôts, elle permet quand même de souligner un phénomène. La majorité des investisseurs en crypto ne paient pas les impôts qu’ils devraient, et c’est indéniable. 

Les différentes avancées de la réglementation aux Etats-Unis et en Europe, vont permettre notamment de détecter plus facilement ces personnes. Les conséquences pour les investisseurs qui ne respectent pas les règles pourraient être sévères.