La France démantèle un réseau de kidnappings crypto : arrestations en série

Un enlèvement brutal dans le 14e arrondissement de Paris

Le 1er mai, un acte de violence choquante s’est produit : le père d’un entrepreneur crypto millionnaire est enlevé en plein jour à Paris. Les agresseurs, quatre hommes masqués se faisant passer pour des livreurs, l'ont embarqué de force dans un véhicule, devant des témoins impuissants.

Objectif ? Exiger une rançon de millions d’euros en cryptomonnaies. Pour faire pression, les ravisseurs vont jusqu’à sectionner un doigt de leur victime, avant de le séquestrer plusieurs jours dans une maison en banlieue parisienne.

L’intervention d’une unité d’élite permettra la libération de l’otage et le déclenchement d’une opération nationale contre ce qui s’apparente à un réseau structuré de cyber-mafieux.

Une enquête tentaculaire qui dépasse les frontières

Les arrestations de cette semaine, menées le 11 juin, s’inscrivent dans une vaste traque lancée par les autorités françaises. Les suspects appréhendés sont retenus au titre des dispositions anti-criminalité organisée, qui permettent jusqu’à 96 heures de garde à vue sans mise en examen immédiate.

Cette offensive fait suite à l’arrestation de Badiss Mohamed Amide Bajjou, un Franco-Marocain de 24 ans, considéré comme le cerveau du réseau. Capturé à Tanger par la police marocaine grâce à une notice rouge d’Interpol, Bajjou est soupçonné d’avoir planifié plusieurs enlèvements, dont celui de David Balland, cofondateur de la célèbre solution de portefeuilles Ledger.

Lors de l’arrestation, les autorités marocaines ont saisi des armes, des équipements électroniques et de l’argent suspect. La France a demandé l’extradition du suspect.

Une jeunesse recrutée sur Telegram et les réseaux sociaux

Selon les enquêteurs, le réseau fonctionnait comme une cellule clandestine ultra-connectée, utilisant les messageries chiffrées et les réseaux sociaux pour organiser ses opérations. Les jeunes recrues 25 personnes âgées de 16 à 23 ans ont été attirées par la promesse de gains rapides.

Parmi eux : des Français, mais aussi des ressortissants du Sénégal, de l’Angola et de Russie. Ces jeunes étaient utilisés comme exécutants, chargés d’interventions à haut risque. Ils participaient à des opérations telles que suivre une cible, organiser un enlèvement express, ou négocier des rançons en cryptos.

Une tentative d’enlèvement visant la famille d’un PDG crypto

Le 13 mai, une autre tentative d’enlèvement ratée a concerné la fille et le petit-fils de Pierre Noizat, fondateur et PDG de Paymium, une plateforme française d’échange de cryptomonnaies.
Cette attaque, survenue à Paris, a été filmée par des passants. Bien que les ravisseurs aient fui, les autorités ont rapidement fait le lien avec le même groupe criminel, confirmant l’ampleur du réseau.

Une menace émergente dans l’écosystème crypto

Les faits révèlent une nouvelle forme de risque dans l’univers des cryptos : le danger physique, et plus seulement numérique. À mesure que la richesse se numérise, les criminels adaptent leurs méthodes pour cibler directement les détenteurs d’actifs numériques.

Alors que les cyberattaques sont devenues classiques dans la DeFi, l’extorsion physique pour obtenir des clés privées ou des accès à des portefeuilles crypto est en hausse, surtout en l’absence de régulation ou de protection standardisée.

Une réponse judiciaire et sécuritaire en cours

À ce jour, 25 individus ont été officiellement inculpés pour tentatives d’enlèvement et association de malfaiteurs. L’affaire est toujours en cours, et d’autres arrestations pourraient survenir.

La France pourrait prochainement revoir ses dispositifs de protection pour les personnalités exposées dans le secteur crypto, en encourageant à la fois des protocoles de sécurité numérique renforcés et des mesures de discrétion dans l'affichage de la richesse en ligne.

Un avertissement clair est lancé à tout l’écosystème crypto : la sécurité personnelle est désormais un enjeu aussi important que la protection de ses wallets.