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Inde fiscalité crypto

L'Inde secoue le monde crypto avec sa fiscalité inédite

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Valère PeterVal
par Valère PeterArticle publié le 25 juin 2025

Le paysage des cryptomonnaies en Inde est en pleine ébullition. Tandis que la fiscalité s’intensifie et que les régulateurs multiplient les contrôles, l’écosystème blockchain du pays connaît des secousses qui, loin de freiner l’innovation, semblent annoncer une nouvelle ère plus mature, plus sûre… et peut-être plus ambitieuse que jamais.

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Une fiscalité inédite : le choix de la fermeté

Depuis 2022, l’Inde a mis en place un cadre fiscal extrêmement strict pour encadrer les transactions en actifs numériques. Voici les trois piliers de cette politique fiscale :

  • Une taxe forfaitaire de 30 % sur tous les gains réalisés sur les cryptomonnaies, quelle que soit la durée de détention.

  • Aucune compensation des pertes n’est autorisée : un trader qui gagne sur une crypto et perd sur une autre ne pourra pas équilibrer ses déclarations.

  • Un prélèvement à la source (TDS) de 1 % est appliqué à chaque transaction dépassant ₹10 000 (environ 110 euros), directement par les plateformes.

Pourquoi cette sévérité ? Le gouvernement souhaite d’une part freiner les comportements spéculatifs et, d’autre part, lutter contre l’évasion fiscale et le blanchiment d’argent.

Mais ces mesures ont aussi un effet dissuasif : plusieurs grands noms de la crypto, dont OKX, ont quitté le pays, dénonçant une pression réglementaire trop forte. Les plateformes locales, elles, tirent la sonnette d’alarme et demandent une réduction du TDS à 0,01 % pour éviter un effondrement de la liquidité sur les places d’échange indiennes.

L’administration fiscale passe à l’action

Le signal est clair : le temps du laxisme est révolu. Le département des impôts indien a commencé à envoyer des milliers d’avis de redressement à des particuliers ayant acheté ou vendu des cryptomonnaies, mais omis de les déclarer dans leurs impôts pour les années fiscales 2022–23 et 2023–24.

Comment les autorités les repèrent-elles ? Grâce aux données récupérées auprès des plateformes d’échange (KYC), aux mouvements bancaires suspects, mais aussi à des outils de surveillance renforcés développés par le CBI (Central Bureau of Investigation).

Certains contribuables pensaient échapper à la loi en passant par des plateformes étrangères ou en recevant des airdrops. Mauvais calcul : selon Sumit Gupta, co-fondateur de CoinDCX, toutes les formes de revenus crypto doivent être déclarées, y compris les bonus de lancement, staking rewards ou frais de referral.

Montée des cybercrimes : un argument de poids

L’un des moteurs de ce durcissement réglementaire est la montée préoccupante des arnaques et fraudes liées aux cryptomonnaies. Deux affaires emblématiques ont secoué le pays :

  • En février, le scandale GainBitcoin, une pyramide de Ponzi estimée à plus de 800 millions de dollars, a mené à des perquisitions dans 60 lieux et à la saisie de 2,9 millions de dollars en cryptos.

  • Plus récemment, Rahul Arora a été arrêté pour son implication dans une escroquerie internationale, avec 327 000 dollars de crypto récupérés.

Ces événements ont convaincu les autorités d’investir dans des outils technologiques de surveillance blockchain. Le message est limpide : la réglementation ne se limite plus au papier, elle passe à l’exécution active.

Un cadre rigide… mais pas anti-crypto

Contrairement à ce que certains titres peuvent laisser croire, l’Inde n’a pas interdit les cryptos. Elles sont légales à posséder et à échanger, bien qu’elles ne soient pas reconnues comme monnaie officielle (non équivalentes à la roupie).

Le statut juridique attribué est celui de Virtual Digital Asset (VDA), avec des règles précises, mais évolutives. Le pays semble chercher un juste équilibre entre innovation et sécurité, dans un contexte où la demande des jeunes générations pour des solutions financières décentralisées ne cesse de croître.

Un potentiel gigantesque en construction

Avec plus de 100 millions d’utilisateurs potentiels, une culture technologique dynamique et une diaspora crypto-active, l’Inde peut devenir un géant mondial de la blockchain. Mais pour cela, elle veut :

  • Éduquer les utilisateurs, pour prévenir les abus.

  • Encadrer les flux financiers, pour éviter les dérives.

  • Créer un climat de confiance, en responsabilisant les acteurs.

Tant que ce socle n’est pas en place, la prudence primera sur l’ouverture totale.

La crypto en Inde n’est pas morte, elle entre dans sa phase adulte. Ceux qui sauront en comprendre les règles et y naviguer intelligemment pourraient profiter d’un marché colossal, en pleine reconfiguration. Surveillez bien ce qui se passe à New Delhi : ce qui s’y joue aujourd’hui pourrait influencer l’approche des grandes économies demain.

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Passionné de financetrading et cryptomonnaies, je mets à profit mes 7 ans d'expérience en tant que trader sur les CFDs pour guider les investisseurs à mieux comprendre les marchés et à identifier les projets cryptos les plus prometteurs. Mon parcours m'a conduit à me concentrer sur l'univers des actifs numériques, où je décode les tendances du marché et analyse les projets cryptos les plus prometteurs pour aider les investisseurs à naviguer avec confiance dans ce secteur en constante évolution. Toujours à la recherche de nouveaux défis, je suis animé par la volonté de partager mes connaissances et de contribuer à l'adoption massive des technologies de demain. Retrouvez moi sur LinkedIn.

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