Ethereum souhaite augmenter la limite de gas : quel intérêt pour les investisseurs crypto ?

Cette initiative vise à réduire les frais de transaction sur la couche primaire de -15% à -33%, annoncée le 20 mars. L’idée provient d’Eric Connor, un développeur clé d’Ethereum, et de Mariano Conti, ancien responsable des contrats intelligents chez MakerDAO, via un site web dédié à l’initiative. Leur objectif est d’accueillir 33% de transactions quotidiennes en plus sur Ethereum, réduisant significativement les frais de transaction de la première couche.

La principale préoccupation durant cette campagne est la constance des frais de la première couche. Tout cela bien que les données introduites dans la mise à jour Dencun via EIP-4844 aient réussi à réduire les prix des transactions de la deuxième couche. Les développeurs pensent qu’en augmentant la limite du gaz et en utilisant les blobs de données, l’échelle des réseaux de la première et de la deuxième couche pourrait être grandement améliorée. Grâce aux blobs, les coûts des transactions peuvent diminuer jusqu’à 10 fois, et l’efficacité de l’espace de stockage sera améliorée.

Le gaz, mesuré en gwei (une fraction d’Ether), est nécessaire pour réaliser des transactions ou exécuter des contrats intelligents. Son plafond est donc un paramètre crucial pour le réseau Ethereum, déterminant la quantité maximale de gaz utilisables pour les transactions ou les contrats intelligents dans un bloc. Depuis août 2021, cette limite est fixée à 30 millions.

La normalisation de la limite de gaz assure que la taille des blocs reste gérable, préservant ainsi la vitesse et la synchronisation du réseau. Lors de la formation de nouveaux blocs, les validateurs peuvent ajuster ces limites selon certains critères. Augmenter la limite de gaz signifie permettre plus de transactions par bloc, rendant le réseau plus rapide et plus performant. Cependant, cela implique aussi une demande accrue de ressources matérielles, augmentant les risques de spam et la vulnérabilité aux piratages.

La limite de gaz a été progressivement ajustée pour accompagner la croissance du réseau. Vitalik Buterin (cofondateur d’Ethereum) a proposé de l’augmenter à 40 millions en janvier. Cette proposition a été soutenue par la communauté Ethereum, comme en témoignent les discussions actives et les approbations sur les réseaux sociaux, avec un validateur de Rocket Pool proposant déjà un bloc reflétant la nouvelle limite de gaz de 40 millions le 20 mars.

Bien que certains membres de la communauté et développeurs soient optimistes, des doutes ont été soulevés. Evan Van Ness, investisseur en capital-risque et défenseur d’Ethereum, a exprimé son scepticisme quant à l’augmentation de la limite de gaz, surtout depuis que EIP-4844 via la mise à jour de Dencun a également impacté la taille des blocs. 

Des préoccupations concernant l’augmentation potentielle de la limite de gaz ont aussi été exprimées plus tôt cette année par Marius van der Wijden, un ingénieur d’Ethereum. Il a d’ailleurs indiqué que cela pourrait affecter l’état de la blockchain, incluant les données relatives aux contrats intelligents et aux soldes des comptes. Il a noté que, bien que la taille ne soit pas le problème principal, l’accès et la modification de ces données pourraient devenir de plus en plus lents.

Depuis ses débuts, le réseau Ethereum lutte contre des défis d’évolutivité. Ces difficultés sont souvent à l’origine des frais de transaction, ou “frais de gaz”, particulièrement onéreux en période d’affluence sur le réseau. Le 4 mars 2024, ces frais ont grimpé jusqu’à 174 gwei, reflétant la pression exercée sur le système. Face à cette situation, une nouvelle initiative a vu le jour, portant l’espoir d’alléger cette charge financière pour les utilisateurs. Reste à savoir si cette approche portera ses fruits et répondra aux attentes de la communauté.