New York récupère plus de 440 000 $ en cryptos dans une vaste arnaque sur Facebook

Une arnaque crypto construite sur des publicités Facebook trompeuses

Tout commence avec des publicités Facebook alléchantes promettant des retours rapides et importants sur des investissements en crypto. Ces annonces renvoyaient vers des sites comme WhalesTrade.com, faussement présentés comme certifiés par l'État de New York via une mention inventée de la “BitLicense” une licence réelle, mais ici usurpée.

Le site, au design professionnel, servait de point d’entrée vers une série de plateformes frauduleuses. Les publicités ciblaient principalement des utilisateurs russophones, renforçant la crédibilité en utilisant des figures publiques fictives ou des célébrités usurpées pour créer un climat de confiance.

Un processus d’escroquerie millimétré et international

Dès que les utilisateurs montraient de l’intérêt, la communication était déplacée sur WhatsApp ou Telegram. Les escrocs se faisaient passer pour des conseillers en investissement, envoyant des relevés de comptes truqués montrant de faux bénéfices.

L’objectif était clair : encourager les dépôts croissants de cryptomonnaies.

Une fois les fonds transférés :

• Les tentatives de retrait étaient bloquées.

• Des frais de retrait imaginaires et fausses taxes étaient exigés.

• La communication était progressivement rompue.

Les escrocs géraient également une infrastructure technique avancée :

• Plus de 100 domaines frauduleux créés pour piéger les victimes.

• 17 comptes de registraires (services d’enregistrement de noms de domaine) utilisés pour brouiller les pistes.

• Des prestataires “black hat” basés au Vietnam pour contourner les règles publicitaires de Meta.

Résultat de l’enquête : cryptos saisies et réseaux démantelés

Face à l’ampleur des dégâts, trois agences se sont coordonnées :

• Le bureau du procureur de Brooklyn,

• Le bureau de la procureure générale de l’État de New York,

• Le département des services financiers de New York (NYDFS).

Elles ont réussi à :

• Saisir 140 000 dollars en cryptos dans des portefeuilles identifiés.

• Geler 300 000 dollars supplémentaires sur des comptes liés à l’escroquerie.

• Obtenir la fermeture de plus de 700 comptes Facebook.

• Tracer les flux crypto jusqu’à des convertisseurs vietnamiens, où les BTC volés étaient échangés contre de la monnaie locale.

Cette traque a abouti à une ordonnance judiciaire pour bloquer les fonds en circulation dans les réseaux impliqués.

Une méthode d’arnaque déjà vue ailleurs dans l’écosystème crypto

Cette affaire s’inscrit dans une tendance croissante de fraudes exploitant les outils publicitaires comme levier d’attaque.

En début d’année 2024, des plateformes comme Whales Market et Revoke Cash ont été clonées pour apparaître comme liens sponsorisés sur Google. Ces faux sites amenaient les utilisateurs à connecter leurs portefeuilles, qui étaient ensuite vidés via des scripts malveillants.

Même des services réputés ont été copiés avec des noms de domaine très proches (par exemple : revoke.cash → rev0ke.cash) pour tromper les utilisateurs à l’insu de leur vigilance.

Une menace persistante malgré les efforts des géants du numérique

Les plateformes comme Meta (maison mère de Facebook) et Google affirment avoir renforcé leurs systèmes de détection. Mais les fraudeurs utilisent :

• Des techniques de contournement par localisation (VPN, relais internationaux),

• Des prestataires indépendants dans des pays moins surveillés,

• Et surtout, des moyens anonymes de financement via cryptomonnaies.

Résultat : les arnaques publicitaires ne cessent d’évoluer, malgré les suspensions de comptes ou les alertes.

Cette affaire envoie un message fort : l’écosystème crypto ne sera pas une zone de non-droit. Elle montre aussi que malgré la technologie, la vigilance reste le premier rempart contre les arnaques numériques. L’illusion de gains faciles reste un piège redoutable : les utilisateurs doivent plus que jamais vérifier les sources, se méfier des promesses trop belles, et adopter une discipline stricte d’investissement.