
3,7 % sur PYUSD, la fin des banques ? PayPal paie pour que vous gardiez ses stablecoins

C’est la première fois qu’un géant du paiement américain rémunère directement les détenteurs de stablecoins. Cet été, PayPal lance un programme de rendement de 3,7 % annuel sur les soldes en PYUSD, sa cryptomonnaie adossée au dollar. Les utilisateurs américains de PayPal et Venmo vont ainsi pouvoir gagner de l’argent en ne faisant rien… ou presque.

Une stratégie pour faire du stablecoin un vrai substitut bancaire
L’initiative est simple, mais redoutablement efficace. Toute personne basée aux États-Unis qui détient du PYUSD dans son portefeuille PayPal ou Venmo touchera 3,7 % de rendement annuel, versé mensuellement en PYUSD. Les intérêts sont calculés quotidiennement, ce qui permet de voir son solde augmenter chaque jour, sans devoir staker, verrouiller ou transférer ses fonds ailleurs.
Ce modèle n’a rien d’un gadget. C’est une attaque frontale contre les produits d’épargne traditionnels. Avec une rémunération équivalente ou supérieure à de nombreux livrets bancaires, PayPal fait de PYUSD une alternative crédible pour les utilisateurs crypto-curieux ou les adeptes de paiements numériques.
L’enjeu : banaliser l’usage du stablecoin chez le grand public
Ce que cherche PayPal, ce n’est pas seulement de faire plaisir à ses clients. C’est de généraliser l’usage du PYUSD. Le système est conçu pour intégrer la récompense dans l’expérience quotidienne : on peut garder le token, l’échanger en dollars, l’envoyer à d’autres utilisateurs, ou même le dépenser directement lors d’un achat. Pas besoin de DeFi, pas besoin de DEX.
Cette intégration native dans les produits PayPal et Venmo change la donne. Jusqu’ici, les stablecoins restaient confinés aux échanges entre plateformes ou aux paiements crypto à la marge. Ici, le stablecoin devient un outil de paiement rémunérateur, prêt à concurrencer les comptes courants des néobanques.
Une offensive qui pourrait redéfinir les rapports entre fintechs et crypto
Avec cette annonce, PayPal redéfinit la frontière entre finance traditionnelle et cryptomonnaie. En offrant des rendements sur un actif numérique stable, l’entreprise pose une nouvelle norme : celle du “yield as a service” intégré au Web2. Elle pousse également les régulateurs à se positionner sur un terrain glissant : comment encadrer un produit qui se comporte comme un livret bancaire, mais sans être une banque ?
Derrière cette innovation se cache un enjeu stratégique. Celui de préempter le terrain réglementaire en imposant un standard d’usage, avant que d'autres comme Circle (USDC) ou Tether (USDT) n’aient le temps de s’adapter.
PayPal ne veut pas juste que vous utilisiez ses services. Il veut que vous déteniez sa monnaie. Et il est prêt à vous payer pour ça.
Dans la guerre des stablecoins, la bataille des taux vient de commencer.

Rédacteur pour Crypto-Neet. J'ai commencé à m'intéresser aux cryptomonnaies en 2017, juste avant le bull run de fin d'année. Après avoir réalisé toutes les erreurs de débutant, j'ai décidé de m'intéresser sérieusement à la blockchain, à la DeFi et au trading. C'est aujourd'hui devenu une passion de tous les jours que je partage à travers des articles d'actualités et des reviews vulgarisées. Passionné aussi par la création de contenus, je tente de créer une expérience intéressante et facile à utiliser pour les lecteurs et utilisateurs. Dernièrement, je me spécialise sur l'utilisation de Midjourney pour accompagner nos contenus sur la cryptomonnaie. Je rédige aussi des articles sur Alti Trading et Tradingbeasts. Retrouvez-moi sur X.