Nintendo pulvérise les attentes : la Switch 2 fait bondir son action en bourse

Un démarrage commercial hors norme

La Switch 2 n’a pas simplement réussi son lancement : elle l’a transcendé. Comparativement, la première Switch, sortie en 2017, avait mis un mois pour atteindre 2,7 millions d’unités vendues. La nouvelle console, lancée début juin 2025, a dépassé ce cap en quatre jours.

Cette accélération spectaculaire reflète plusieurs éléments :

• une attente accumulée depuis huit ans sans nouveau hardware chez Nintendo,

• des licences iconiques comme Zelda, Mario et Pokémon prêtes dès le lancement,

• une communication intensive via des plateformes sociales et des partenaires de distribution stratégiques.

Cette explosion de la demande a provoqué une rupture de stock immédiate dans les principaux points de vente japonais, américains et européens.

Une envolée boursière alimentée par la rareté et la spéculation

La conséquence directe a été une hausse continue du titre Nintendo pendant cinq séances consécutives, culminant avec un bond intrajournalier de 10,15 %. C’est la meilleure performance bimensuelle du groupe depuis plusieurs années.

Les investisseurs ont rapidement intégré deux hypothèses majeures :

• Le potentiel de ventes pourrait excéder les 15 millions d'unités d'ici mars 2026, objectif fixé par Nintendo.

• La Switch 2 pourrait devenir la console la plus rentable de l’histoire de l’entreprise si la dynamique se maintient et que les stocks suivent.

Tarifs douaniers et géopolitique : pourquoi le gaming attire les capitaux ?

Dans un contexte de tensions tarifaires croissantes, notamment entre les États-Unis et le Japon aucune avancée n’a été obtenue lors du sommet du G7 les analystes notent un redéploiement sectoriel des capitaux.

Le secteur vidéoludique, peu sensible aux tarifs douaniers, apparaît comme un refuge. Hideki Yasuda, analyste senior chez Toyo Securities, déclare :

« Les flux migrent vers le secteur du jeu vidéo, moins exposé aux politiques protectionnistes. » Hideki Yasuda

Résultat :

• Square Enix : +4,7 %

• Bandai Namco : +3,9 %

• Les ETF liés au gaming japonais affichent des performances au-dessus des moyennes du Nikkei 225.

Objectif : 15 millions de Switch 2 d’ici mars 2026

Le président Shuntaro Furukawa a confirmé les ambitions de la société : 15 millions d’unités vendues d’ici la fin de l’année fiscale, soit mars 2026.

Pour y parvenir, Nintendo fait face à deux défis principaux :

• Production : La console est principalement fabriquée en Chine par Foxconn Technology Group, et la chaîne logistique reste vulnérable aux blocages douaniers ou aux pénuries de composants.

• Spéculation : Face à la revente abusive, Nintendo a signé des accords anti-revendeurs avec Rakuten, Mercari et LY, pour limiter les enchères et mieux encadrer la distribution.

Le président a également présenté des excuses publiques après les premières ruptures et a exhorté les partenaires industriels à tripler les cadences de production.

Une dynamique sectorielle renouvelée pour l'industrie vidéoludique

Le lancement de la Switch 2 n’est pas un simple succès de produit. Il annonce une restructuration stratégique du secteur :

• De nombreux éditeurs réorientent déjà leurs calendriers pour profiter de la base installée Switch 2.

• Les jeux live-service, jusque-là dominants, pourraient être rééquilibrés par un retour en force du hardware et du solo narratif.

• Des discussions sont en cours entre Nintendo et des studios tiers pour des portages exclusifs à la nouvelle console.

Une influence mondiale toujours portée par le Japon

Le Japon confirme sa position de leader mondial dans le jeu vidéo.

• Sony, avec la PlayStation 5, continue de dominer le segment performance.

• Nintendo, avec sa nouvelle Switch, renforce son hégémonie sur les consoles hybrides et portables.
  Les deux piliers japonais bénéficient d’une base de fans fidèle et d’un écosystème riche de franchises intemporelles comme Final Fantasy, Smash Bros, ou Monster Hunter.