
Tesla rebondit en Bourse : Elon Musk prêt à quitter la DOGE ? Une rumeur à surveiller

L’action Tesla (TSLA) a terminé la séance du 2 avril 2025 en hausse de plus de 5 %, portée par une information relayée par Politico : Elon Musk pourrait abandonner son poste au sein de la DOGE, la « Department of Government Efficiency », entité fédérale controversée du gouvernement Trump. Si la rumeur a été vivement démentie par la Maison-Blanche et par Musk lui-même, elle a suffi à inverser une tendance baissière et redonner un élan haussier au titre Tesla.

Une hausse inattendue sur fond de rumeurs politiques
Le rapport initial, basé sur des sources proches de l’administration Trump, indiquait que Donald Trump et Elon Musk auraient conclu un accord de retrait progressif de Musk de ses fonctions fédérales.
Ce retrait permettrait à Musk de se recentrer sur ses entreprises, en particulier Tesla, en proie à des difficultés commerciales et financières persistantes.
La réaction immédiate des marchés souligne à quel point la présence d’Elon Musk au gouvernement est perçue comme un facteur de désengagement stratégique pour Tesla. En effet, son absence prolongée de la direction opérationnelle alimente les inquiétudes sur la gouvernance de l’entreprise et son avenir industriel.
Un premier trimestre noir pour Tesla
Le soulagement provoqué par cette rumeur survient après un trimestre extrêmement difficile pour Tesla :
Livraisons en baisse : Les chiffres du premier trimestre ont déçu les analystes, avec des volumes inférieurs aux prévisions, particulièrement sur les segments des Model 3 et Model Y.
Baisse de l’action TSLA : Le titre a chuté de 36 % au T1 2025, sa pire performance trimestrielle depuis 2022, et affiche une baisse de plus de 31 % depuis le début de l’année.
Crise de réputation : L’image de Tesla a été ternie par les prises de position politiques de son dirigeant et les violences ciblant des magasins Tesla dans plusieurs pays, conséquences de son rôle à la DOGE.
Les marchés attendaient un signal de recentrage stratégique. Cette rumeur a agi comme un catalyseur émotionnel et boursier.
La DOGE : une fonction politique controversée
La Department of Government Efficiency (DOGE), dirigée temporairement par Elon Musk dans un rôle de « special government employee » pendant 130 jours, a été mise en place par le président Trump pour appliquer une politique agressive de réduction des dépenses publiques.
Bien qu’elle soit saluée par certains pour son efficacité budgétaire, la DOGE est critiquée pour :
Son manque de transparence institutionnelle.
L’influence disproportionnée de Musk sur des politiques hostiles aux énergies renouvelables, en contradiction avec les intérêts de Tesla.
L’impact négatif sur la gestion des entreprises qu’il dirige, en particulier Tesla et SpaceX.
Le paradoxe est flagrant : Musk dirige une entreprise censée symboliser la transition énergétique, tout en pilotant une entité gouvernementale qui freine les subventions vertes.
Des réactions institutionnelles sévères
Face à ce conflit d’intérêts, certains acteurs institutionnels n’ont pas tardé à réagir. Le Comptroller de New York, Brad Lander, représentant les fonds de pension publics de la ville, envisage de poursuivre Tesla pour communications trompeuses. Selon lui, l’entreprise prétend que Musk est « fortement impliqué dans la direction de Tesla », alors qu’il consacre une part importante de son temps à des activités politiques.
Cette contestation juridique pourrait renforcer les appels à renforcer la gouvernance de Tesla, voire à séparer les fonctions exécutives au sein du groupe.
Une influence politique qui dépasse la sphère économique
Elon Musk ne s’est pas limité à la gestion de la DOGE. Il s’est aussi investi dans la politique locale en soutenant activement le juge Brad Schimel lors des élections à la Cour suprême du Wisconsin. Il a dépensé plusieurs millions de dollars et mobilisé son réseau X (ancien Twitter) pour influencer le scrutin.
Cette stratégie d’influence, vivement critiquée par les Démocrates, contribue à alimenter l’image d’un Musk omniprésent, sur tous les fronts, sauf chez Tesla.
Alors que la rumeur d’un retrait imminent de la DOGE continue de circuler, les investisseurs espèrent un retour d’Elon Musk à plein temps chez Tesla. Même si la Maison-Blanche et Musk qualifient l’information de « fake news », la réaction boursière prouve que le marché veut croire à ce scénario. Dans un contexte où la confiance dans la gouvernance est fragile, chaque signal de recentrage est perçu comme une bouffée d’oxygène.
Ce rebond souligne une vérité simple : pour les marchés, Tesla a besoin de Musk… et Musk a besoin de Tesla.

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