
Hailey Welch face à une enquête du FBI après l’arnaque du memecoin HAWK

L’univers des cryptomonnaies ne manque pas d’histoires invraisemblables, mais celle de Hailey Welch, alias la “Hawk Tuah girl”, illustre à quel point la viralité peut être instrumentalisée à des fins financières, parfois sans que la personne mise en avant n’en comprenne tous les tenants. Le lancement raté du HAWK memecoin, basé sur sa notoriété soudaine, a déclenché une enquête du FBI, une intervention de la SEC et une chute vertigineuse du jeton. Analyse détaillée d’un fiasco crypto où marketing viral, spéculation et naïveté ont formé un cocktail explosif.

Une simple phrase devenue une arme marketing
Il a suffi d'une phrase virale prononcée dans une interview de rue par Hailey Welch, alias “Hawk Tuah” pour créer une tendance sur les médias sociaux. Ce cri excentrique est repris massivement sur les réseaux sociaux, transformant Welch en une célébrité éphémère du web.
Des créateurs opportunistes, flairant le buzz, décident de capitaliser sur cette notoriété en lançant le HAWK Token, présenté comme un memecoin communautaire surfant sur la vague “tuah”.
Cette popularité numérique cachait une réalité : Welch n’a aucune expertise en cryptomonnaie et, selon ses dires, s’est contentée de faire confiance à des partenaires qu’elle ne nommera pas, pour des raisons juridiques.
Enquête du FBI et de la SEC : panique à la porte de la grand-mère
Dans son podcast Talk Tuah, Welch raconte que le FBI a débarqué chez sa grand-mère, provoquant la panique de cette dernière.
L’objectif : comprendre si Welch était partie prenante d’une exit scam, c’est-à-dire d’un projet monté pour attirer les fonds d’investisseurs avant de disparaître avec l’argent.
L’actrice affirme avoir pleinement coopéré : elle a remis son téléphone aux autorités, tout comme à la Securities and Exchange Commission (SEC), qui menait une enquête parallèle.
Au final, aucune accusation ne sera retenue : ni fraude, ni complicité. Welch est blanchie, mais le mal est fait sur le plan de l’image.
HAWK : un token conçu pour piéger les investisseurs ?
Le memecoin HAWK est lancé en décembre avec une forte exposition médiatique grâce aux réseaux sociaux de Welch… qu’elle dit ne pas contrôler au moment des publications. L’entreprise qui gérait sa communication aurait publié des contenus promotionnels sans son consentement explicite.
Résultat : le jeton attire de nombreux acheteurs, mais perd 90 % de sa valeur très rapidement. L’explication ? Selon le rapport de la firme Bubblemaps, des portefeuilles internes et des snipers (des bots programmés pour capter les premiers instants d’un lancement) auraient profité de la liquidité pour acheter en masse avant de revendre aussitôt. Cette technique, appelée pump and dump, est typique des arnaques aux memecoins.
Welch, de son côté, affirme n’avoir reçu qu’un cachet marketing fixe, et n’a touché aucun pourcentage sur les ventes. Tous les revenus générés auraient été absorbés par des frais juridiques et des dépenses de relations publiques.
Le parallèle avec l’actrice sud-coréenne Hwang Jung-eum
L’article de CoinMarketCap dresse également un parallèle international en évoquant le cas de Hwang Jung-eum, actrice sud-coréenne qui a investi 3,1 millions de dollars en crypto avec les fonds de son agence familiale. Le scandale a provoqué une vague de sanctions médiatiques : déprogrammation télé, rupture de contrats publicitaires et pression judiciaire. Elle a dû entamer un remboursement en vendant ses avoirs crypto et son immobilier.
Ce parallèle permet d’insister sur un constat : la notoriété n’immunise pas contre les erreurs de jugement en matière de finance décentralisée.
Que retenir de l’affaire HAWK ?
Le marketing viral peut être récupéré sans scrupules : la célébrité numérique d’une personne peut être utilisée comme levier commercial, même à son insu.
La méconnaissance technique est un terrain fertile pour les manipulations : Welch n’a pas compris les rouages d’un lancement de token, et a laissé les clés à des acteurs peu scrupuleux.
Les memecoins restent un terrain à haut risque : sans régulation, sans transparence sur la répartition initiale des jetons, et avec une forte dose de spéculation.
Les autorités américaines se montrent de plus en plus réactives face aux abus liés aux cryptomonnaies, même dans les cas où les personnalités impliquées sont perçues comme “victimes”.
Investisseurs et influenceurs doivent redoubler de prudence. Chaque projet crypto lancé sur un coup de buzz mérite une vérification rigoureuse, et chaque partenariat doit être négocié avec un cadre légal clair. Dans un écosystème aussi instable, la viralité ne protège pas du risque. Au contraire, elle peut en être l’amplificateur.

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