
Le Bitcoin en lice pour détrôner le dollar ? Le PDG de Coinbase alerte sur la fragilité du dollar

La dette publique américaine vient de dépasser les 37 000 milliards de dollars, un niveau inédit qui alimente une inquiétude croissante sur la durabilité du dollar comme monnaie de réserve mondiale. Pour Brian Armstrong, PDG de Coinbase, l’absence de réponse politique face à cette situation pourrait entraîner un basculement historique : le Bitcoin prendrait alors la relève comme étalon monétaire mondial.

Le message d’alerte du PDG de Coinbase
Dans une déclaration publiée le 4 juin 2025 sur le réseau X (ex-Twitter), Brian Armstrong n’a pas mâché ses mots :
“Si le Congrès ne se montre pas responsable et ne commence pas à réduire le déficit, alors le Bitcoin prendra le relais comme monnaie de réserve. J’aime le Bitcoin, mais une Amérique forte est aussi extrêmement importante pour le monde. Nous devons reprendre le contrôle de nos finances.”
Brian Armstrong
Ce message traduit une double préoccupation : d’un côté, la montée en puissance du Bitcoin comme actif de réserve crédible, et de l’autre, la désintégration progressive de la confiance dans le dollar, alimentée par des choix budgétaires jugés irresponsables.
Pourquoi le dollar est en danger ?
Le projet de loi budgétaire soutenu par Donald Trump actuellement en débat au Congrès pourrait aggraver considérablement le déficit fédéral. Il prévoit :
L’extension de baisses d’impôts initiées sous l’administration précédente,
Une hausse du budget militaire,
Une réduction des aides sociales (Medicaid, bons alimentaires),
Une suppression des crédits à l’énergie propre.
D’après une lettre ouverte signée par six prix Nobel d’économie, ces mesures, si elles deviennent permanentes, augmenteraient la dette publique d’au moins 3 000 milliards de dollars supplémentaires.
Elon Musk, PDG de Tesla, a qualifié cette orientation budgétaire de :
“Projet de loi scandaleusement surchargé, une abomination répugnante.”
Elon Musk
Le déficit annuel américain pourrait atteindre 2 500 milliards de dollars, ce qui soulève une question existentielle sur la capacité de l’État à rembourser sa dette sans imprimer toujours plus de monnaie donc sans diluer la valeur du dollar.
Bitcoin : un actif rare, programmé et indépendant
Le Bitcoin a été conçu en 2009, après la crise financière mondiale, précisément comme une réponse structurelle aux abus de la politique monétaire traditionnelle. Ses caractéristiques clés en font un actif radicalement différent du dollar :
Quantité limitée à 21 millions de BTC (et déjà 19,7 millions en circulation),
Algorithme d’émission prévisible, divisé par deux tous les 4 ans (halving),
Réseau décentralisé, sans autorité centrale pouvant manipuler son offre.
Dans ce contexte, le Bitcoin apparaît de plus en plus comme une réserve de valeur, un or numérique, notamment en période d’inflation ou de perte de confiance dans les devises fiat.
Les institutions renforcent le statut du Bitcoin
Le soutien institutionnel au Bitcoin est en croissance rapide :
BlackRock et Fidelity ont lancé des ETF Bitcoin spot en 2024,
Tesla, MicroStrategy et d’autres grandes entreprises détiennent du BTC dans leurs bilans,
De nombreux fonds de pension l’incluent désormais dans leur allocation d’actifs à long terme.
Ce mouvement contribue à renforcer la légitimité du Bitcoin comme actif de réserve face à l’endettement généralisé des États.
Une réserve stratégique de Bitcoin pour l’État américain ?
Autre signal fort : la sénatrice Cynthia Lummis a proposé en 2024 la création d’un Fonds stratégique national de Bitcoin, sur le modèle des réserves d’or :
Objectif : acquérir 1 million de BTC (environ 5 % de l’offre mondiale),
Mode de financement : par des actifs déjà détenus par le Trésor (obligations, or),
Stockage : dans des coffres numériques sécurisés et répartis sur le territoire.
Selon Lummis, ce fonds permettrait de :
Couvrir la baisse de valeur du dollar,
Protéger le pouvoir d’achat des citoyens américains,
Sécuriser les finances publiques contre l’hyperinflation.
Le projet a gagné du terrain après la victoire de Trump en 2024, qui a affirmé vouloir faire des États-Unis “la capitale mondiale des cryptomonnaies”.
Un scénario de plus en plus crédible ?
L’idée d’un Bitcoin succédant au dollar comme monnaie de réserve mondiale n’est plus réservée aux cercles marginaux. Elle repose sur une perte de confiance dans la gouvernance économique américaine et sur l’émergence d’un actif globalement accessible, technologiquement robuste et monétairement stable.
Si les tendances actuelles se poursuivent, dette incontrôlée, impression monétaire continue, affaiblissement des institutions, alors le Bitcoin pourrait ne plus être une alternative, mais une évidence.

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