
Burwick attaque, Pump.fun contre-attaque : une affaire qui secoue la crypto

La plateforme Pump.fun, connue pour son rôle central dans l'émission rapide de memecoins sur la blockchain Solana, fait désormais face à une action judiciaire d’envergure. Accusée de pratiques douteuses et de violations des lois américaines sur les titres financiers, elle réagit en renforçant considérablement son équipe juridique. Ce bras de fer pourrait bien redéfinir les contours légaux des plateformes de tokens communautaires.

Des renforts juridiques de poids pour une bataille complexe
Face à la montée en puissance de la procédure, la société mère Baton Corporation a choisi d’opter pour une stratégie de défense musclée. Elle vient d'engager le cabinet Brown Rudnick, spécialisé dans les litiges liés à la crypto, dont Daniel L. Sachs, un ancien enquêteur de la SEC.
Cette expertise sera cruciale pour répondre aux accusations qui touchent des domaines très techniques du droit financier américain.
Le choix de ce cabinet n’est pas anodin : Brown Rudnick est réputé pour sa capacité à manœuvrer dans des contextes de forte tension réglementaire, souvent à la frontière entre innovation technologique et incertitude juridique. L’objectif est clair : crédibiliser la défense de Pump.fun et dissuader les nouvelles plaintes.
Une plainte en plusieurs volets, lourde de conséquences
L’affaire a démarré en janvier 2025, lorsque Burwick Law, cabinet basé à New York, a engagé une class action contre Pump.fun. La plainte initiale l'accuse de :
Violation de la législation américaine sur les valeurs mobilières, en proposant des tokens assimilables à des titres non enregistrés ;
Manipulation artificielle des prix, avec des mécanismes algorithmiques qui gonfleraient la valeur des memecoins au lancement pour attirer les acheteurs, avant un effondrement rapide ;
Conflits d’intérêts non déclarés, impliquant possiblement des achats ou des ventes coordonnées par des membres internes.
Un deuxième acte judiciaire a suivi, étendant les poursuites à Baton Corporation, aux cofondateurs de Pump.fun et à plusieurs développeurs clefs du projet. Un point particulièrement sensible a été soulevé : l'apparition sur la plateforme de tokens liés à la famille du PDG de Burwick Law, présentés comme des levées de fonds frauduleuses. Ce dernier y voit une tentative directe de déstabilisation personnelle et d’intimidation.
Réseaux sociaux suspendus, climat tendu
L’atmosphère s’est encore assombrie lorsque les comptes X de Pump.fun et de son cofondateur Alon Cohen ont été suspendus. Cette mesure, non expliquée officiellement, a été largement interprétée comme liée à la nature polémique du projet. Burwick Law s’en est immédiatement saisi pour raviver l’affaire, lançant un nouvel appel public à participation à l’action collective.
Résultat : la class action regroupe désormais plus de 500 plaignants, un chiffre en hausse constante. Ce nombre donne un poids supplémentaire à l’accusation, tout en mettant la pression sur d’autres projets similaires.
Pump.fun dans le viseur d’une campagne plus large
Pump.fun n’est pas une cible isolée. Burwick Law mène une campagne coordonnée contre plusieurs projets DeFi et plateformes de memecoins. Parmi les autres noms cités dans les procédures en cours : BULLX, DexScreener, GMGN, et potentiellement d'autres projets sur Solana et Ethereum.
L’angle d’attaque est clair : les tokens émis sans cadre réglementaire strict pourraient être requalifiés en titres financiers, ce qui les rendrait illégaux s’ils ne sont pas enregistrés auprès de la SEC. Cette approche vise à faire tomber toute une génération de protocoles sous l’effet combiné du droit boursier américain et de la régulation sur les cryptoactifs.
Une affaire emblématique des tensions entre DeFi et régulation
Ce litige illustre la tension croissante entre les acteurs décentralisés de la finance (DeFi) et les cadres juridiques traditionnels. Les plateformes comme Pump.fun jouent sur la frontière entre innovation ouverte, financement communautaire, et absence de garde-fous réglementaires. Dans ce contexte, chaque litige peut servir de précédent et reconfigurer l’environnement global du secteur.
La nomination d’experts du droit financier par Pump.fun montre une volonté de jouer selon les règles du jeu judiciaire, tout en cherchant à préserver un modèle qui attire encore des milliers d’utilisateurs chaque jour.
Mieux comprendre avant de s'engager
Pour les investisseurs particuliers, cette affaire rappelle l’importance du DYOR (Do Your Own Research). La promesse d’un gain rapide avec des memecoins repose souvent sur des modèles hautement spéculatifs, et l’encadrement juridique reste flou, voire inexistant.
La situation de Pump.fun pourrait s'avérer déterminante pour l'avenir de nombreuses plateformes similaires. Suivre cette affaire de près sera donc indispensable pour tous ceux qui s'intéressent aux zones grises de la crypto-économie.

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