Le trésor américain révèle la monnaie la plus utilisée pour les activités illégales

L’argent liquide, maître incontesté dans le blanchiment d’argent

Les espèces, et non les cryptomonnaies, restent la méthode de blanchiment d'argent privilégiée par les criminels et les organisations. Cette affirmation est tirée d’un rapport détaillé d'évaluation des risques du département du Trésor des États-Unis.

Trois rapports distincts traitant du blanchiment d'argent et du financement du terrorisme, présentent le paysage actuel. Ils ont analysé comment les organisations criminelles acquièrent, blanchissent et déplacent des fonds au niveau local et à l'étranger.

L’un des principaux points à retenir est que les criminels et les organisations criminelles transnationales continuent d’utiliser des espèces. Le Trésor souligne que l’anonymat, la stabilité et l’omniprésence des espèces comme moyen de paiement sont les principales raisons pour lesquelles elles restent la méthode privilégiée pour le blanchiment. 

Parallèlement, le rapport souligne que l’utilisation des actifs virtuels reste bien inférieure à l’utilisation de la monnaie fiduciaire à des fins de blanchiment d’argent :

“Les criminels utilisent des stratégies de blanchiment d’argent basées sur l’argent liquide en grande partie parce que l’argent liquide offre l’anonymat. Ils utilisent couramment la monnaie américaine en raison de sa large acceptation et de sa stabilité.”

Les actifs numériques sont loin d’être majoritairement utilisés à des fins illicites

Le Trésor admet que l’utilisation d’actifs virtuels pour le blanchiment d’argent est bien inférieure à l’utilisation de monnaie fiduciaire et d’autres méthodes conventionnelles. Cependant, les cryptomonnaies continuent d’être utilisées à mauvais escient dans des cas impliquant des ransomwares, des escroqueries, du trafic de drogue, du trafic d’êtres humains et d’autres activités illicites.

La section sur les actifs virtuels accorde une attention particulière aux obligations de lutte contre le blanchiment d’argent (AML). Ils sont attentifs aux manquements en matière de conformité des bourses et des fournisseurs de services de cryptomonnaie. 

Il indique que les entreprises qui ne respectent pas leurs obligations en matière de contrôle ou de sanctions peuvent faciliter une utilisation néfaste de leurs plateformes par des criminels.

Le rapport fait spécifiquement référence au règlement très médiatisé de 4,3 milliards de dollars impliquant Binance.US et les autorités américaines fin 2023. Il s’agit d’un excellent exemple de manquements à la conformité conduisant à l'abus des bourses à des fins de blanchiment d'argent.

Les protocoles de finance décentralisée (DeFi) sont également qualifiés de moyens émergents de transfert et de blanchiment de produits illicites. Les services de mixage de cryptomonnaie sont un autre moyen utilisé par les criminels pour déplacer des fonds et masquer fonctionnellement la source, la destination ou le montant impliqué.

La monnaie numérique n’est pas désignée comme le moyen privilégiée pour le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cependant, elle ne se défait pas de sa réputation, en partie fausse. Les acteurs du secteur vont devoir redoubler d’efforts afin de redorer le blason des monnaies numériques.