
Reprise des négociations États-Unis - Chine : un tournant majeur à venir

Les États-Unis et la Chine ont renoué avec le dialogue économique de haut niveau ce lundi à Londres, dans un contexte marqué par les tensions commerciales, les restrictions technologiques et les enjeux stratégiques liés aux terres rares. Cette rencontre pourrait ouvrir la voie à une recomposition profonde des relations commerciales internationales.

Un signal fort après l’appel Trump-Xi
Tout est parti d’un coup de fil entre Donald Trump et Xi Jinping la semaine dernière. Ce dialogue téléphonique a ouvert la voie à une nouvelle rencontre formelle entre les deux puissances, dans un climat plus optimiste : détendre les relations commerciales, notamment en ce qui concerne les droits de douane élevés et les exportations de matériaux critiques.
Depuis l’échec partiel des accords de Genève en mai dernier, les deux puissances s’accusent mutuellement d’avoir rompu les engagements. La réunion de Londres vise donc à restaurer une base de confiance autour de trois priorités :
Réduire les droits de douane (actuellement 10 % sur une grande partie des produits chinois, avec risque de retour aux niveaux d’avril à plus de 25 %),
Assouplir les contrôles à l’exportation sur les technologies et composants stratégiques,
Clarifier les règles d’accès au marché, notamment pour les entreprises américaines en Chine.
Les terres rares : levier économique et arme géopolitique
Les terres rares sont au cœur des tensions. Ces 17 éléments métalliques sont indispensables à la fabrication de batteries, d’aimants permanents, de turbines, de smartphones et de semi-conducteurs. La Chine en est le principal fournisseur mondial (plus de 70 % des exportations globales).
En avril, Pékin a mis en place des restrictions ciblées sur certains minéraux, ce qui a eu pour effet immédiat :
Une chute des exportations d’aimants de moitié en avril,
Des arrêts de production dans plusieurs usines européennes de pièces automobiles,
Des alertes de rupture d’approvisionnement dans des entreprises de semi-conducteurs.
En mai, revirement partiel : les exportations globales de terres rares ont augmenté de 23 %, atteignant 5 864,6 tonnes, leur plus haut niveau depuis un an. Toutefois, ces chiffres ne précisent pas les types de produits exportés, ni les bénéficiaires, laissant planer une incertitude sur la levée effective des restrictions.
Composition et message fort de la délégation américaine
Trois figures de poids mènent la délégation américaine :
Scott Bessent (secrétaire au Trésor),
Howard Lutnick (secrétaire au Commerce),
Jamieson Greer (représentant au Commerce extérieur).
La présence de Lutnick est interprétée comme un signal d’ouverture : Washington pourrait envisager de réduire certains freins à l’importation de composants chinois, en contrepartie d’un assouplissement des contrôles chinois sur les matériaux critiques.
L’objectif affiché est d’éviter un retour à la spirale tarifaire, car la trêve actuelle sur les importations chinoises expire en août 2025. Sans accord, Trump a la possibilité de :
Restaurer les tarifs d’avril (jusqu’à 25 %),
Ou les augmenter au-delà du seuil actuel de 10 %.
Les enjeux économiques en Chine : un levier de négociation
Même si la Chine utilise les terres rares comme outil de pression, elle n’est pas en position de force absolue. Elle fait face à plusieurs difficultés internes :
Une déflation persistante qui pèse sur la consommation intérieure,
Un taux de chômage en hausse, notamment chez les jeunes diplômés,
Une croissance ralentie, en particulier dans les secteurs manufacturiers.
Ces vulnérabilités poussent Xi Jinping à rechercher un accord pour relancer l’activité industrielle. Il espère notamment obtenir :
La réduction des mesures américaines contre les entreprises chinoises,
Une réouverture facilitée des canaux d’investissement bilatéraux,
Une meilleure acceptation des étudiants chinois aux États-Unis, un signal politique et culturel d’apaisement.
Des réactions mesurées mais encourageantes
Le ton général des deux capitales reste prudent, mais constructif. Dans un éditorial de l’agence officielle Xinhua, Pékin critique les États-Unis pour leur approche “sécuritaire” des relations économiques, mais rappelle que le partenariat reste possible :
“La Chine et les États-Unis partagent des intérêts communs étendus […] et l’essence de leurs relations économiques est le bénéfice mutuel.”
Du côté américain, Kevin Hassett, directeur du Conseil économique national, a déclaré que les exportations de terres rares devraient reprendre normalement, sans obstacles techniques supplémentaires.
Un signal pour les marchés mondiaux ?
Si les négociations aboutissent à un compromis, les conséquences seront majeures :
Relance des chaînes d’approvisionnement bloquées (notamment en Europe),
Stabilisation des prix des matériaux critiques sur les marchés mondiaux,
Réduction du risque géopolitique autour de la guerre commerciale.
Mais tout dépendra des prochaines données douanières chinoises, attendues le 20 juin. Celles-ci permettront d’évaluer si l’ouverture observée en mai est durable ou s’il s’agit d’un simple geste tactique.
La reprise des discussions sino-américaines marque une étape décisive dans les relations économiques mondiales. Si les paroles se traduisent en actes, c’est toute la chaîne technologique internationale de la batterie à la puce électronique qui pourrait respirer à nouveau.

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