
GENIUS Act : le projet de loi qui pourrait bouleverser les stablecoins

Une proposition de loi fédérale nommée GENIUS Act est en train de déclencher un véritable séisme dans les sphères politiques et cryptographiques américaines. Derrière cet acronyme se cache une réforme ambitieuse du marché des stablecoins, ces cryptomonnaies adossées à des devises fiat, souvent perçues comme un pont entre la finance traditionnelle et la blockchain.
Mais cette régulation n’arrive pas sans tensions. La sénatrice Elizabeth Warren alerte sur des risques de surveillance, de domination des données et d’abus de pouvoir… pointant directement du doigt des figures comme Elon Musk, Jeff Bezos, et même Donald Trump.

Que prévoit réellement le GENIUS Act ?
Le GENIUS Act (acronyme non détaillé publiquement) vise à encadrer les stablecoins de paiement à l’échelle fédérale. Il introduit des règles précises pour éviter les dérives :
Normes d’émission : chaque émetteur de stablecoin devra respecter une procédure stricte de transparence.
Réserves obligatoires : les stablecoins devront être entièrement couverts par des actifs liquides sûrs (comme des bons du Trésor ou du cash).
Supervision : des agences fédérales seront désignées pour contrôler la conformité des projets, notamment la SEC et la CFTC.
Cette régulation intervient dans un contexte où des centaines de milliards de dollars circulent chaque jour via des stablecoins comme USDT ou USDC, sans cadre unifié aux États-Unis.
La mise en garde explosive d’Elizabeth Warren
Elizabeth Warren, voix critique du secteur crypto, affirme que sans corrections majeures, ce texte pourrait devenir une arme pour les milliardaires :
« Si le Congrès ne corrige pas le GENIUS Act, des milliardaires comme Elon Musk et Jeff Bezos pourraient lancer des stablecoins qui suivent vos achats, exploitent vos données, et écrasent la concurrence. » Elizabeth Warren
Ce qu’elle dénonce, c’est une intégration verticale totale : si une entreprise contrôle à la fois la monnaie (stablecoin) et la plateforme (réseau social, marketplace, cloud), elle peut capter une quantité inédite de données personnelles.
Elon Musk : vers un stablecoin intégré à X (ex-Twitter) ?
Des rumeurs persistantes indiquent que Musk, via son initiative X Money, planche sur un système de paiements peer-to-peer (P2P) utilisant un stablecoin propriétaire. Objectif :
Réduire les frais de transaction,
Monétiser X via un réseau financier natif,
Créer une super-app façon WeChat.
Un tel projet placerait Musk à la tête d’un écosystème financier fermé, où chaque message, paiement ou abonnement passerait par ses canaux.
Jeff Bezos : Amazon prêt à lancer sa propre monnaie numérique ?
Amazon aussi serait en train de développer un stablecoin adossé au dollar, destiné à faciliter les paiements sur son site. En intégrant directement cette monnaie dans son système, Bezos pourrait :
Supprimer les intermédiaires bancaires,
Accélérer les règlements,
Et surtout, suivre chaque comportement d’achat avec une précision redoutable.
Amazon connaît déjà les goûts de ses utilisateurs. Avec un stablecoin maison, elle pourrait également connaître leurs habitudes de paiement, leurs économies… et les exploiter à des fins commerciales.
Une menace pour la vie privée ?
Si ces scénarios se concrétisent, cela pourrait conduire à une centralisation inédite de l’information :
Connexion entre wallets blockchain et profils utilisateurs,
Suivi en temps réel des dépenses,
Données utilisées pour le pricing dynamique, la publicité ciblée ou revendues à des tiers.
Ces usages contreviennent à l’esprit originel du Web3 : décentralisation, anonymat, souveraineté des données.
Trump et World Liberty Financial : la crypto devient politique
Pendant ce temps, Donald Trump s’implique dans le monde crypto à travers World Liberty Financial (WLF), une entreprise qui a lancé le stablecoin USD1, adossé à des actifs publics comme les bons du Trésor US.
Les faits :
Trump est le “Chief Crypto Advocate” du projet,
Ses fils sont désignés comme “ambassadeurs Web3”,
Une entité liée à Trump détient 60 % de WLF et touche 75 % des revenus.
Ce projet a levé 550 millions de dollars et nourrit des soupçons de conflit d’intérêt, notamment en cas de victoire électorale de Trump.
Un clivage croissant dans l’opinion publique et les milieux financiers
Les réactions sont tranchées :
Pro-crypto : certains juristes comme Fred Rispoli défendent le GENIUS Act, estimant qu’il ouvre la porte à plus de concurrence face aux grandes banques.
Tech-enthousiastes : d’autres saluent la possible avancée vers l’inclusion financière, notamment pour les non-bancarisés.
Critiques : enfin, Warren est accusée de double discours puisqu’elle soutient une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) qui pose des risques de surveillance similaires.
L’avenir des stablecoins se joue maintenant
Le texte va prochainement être débattu au Sénat américain. Selon les amendements votés, le GENIUS Act pourrait :
soit renforcer la souveraineté monétaire face aux géants du web,
soit légitimer leur emprise sur les données, les paiements, et la vie privée des citoyens.
Une chose est sûre : le résultat redessinera la géopolitique des stablecoins, et les États-Unis pourraient en sortir soit comme leaders responsables, soit comme le terrain de jeu des empires numériques.

Passionné de finance, trading et cryptomonnaies, je mets à profit mes 7 ans d'expérience en tant que trader sur les CFDs pour guider les investisseurs à mieux comprendre les marchés et à identifier les projets cryptos les plus prometteurs. Mon parcours m'a conduit à me concentrer sur l'univers des actifs numériques, où je décode les tendances du marché et analyse les projets cryptos les plus prometteurs pour aider les investisseurs à naviguer avec confiance dans ce secteur en constante évolution. Toujours à la recherche de nouveaux défis, je suis animé par la volonté de partager mes connaissances et de contribuer à l'adoption massive des technologies de demain. Retrouvez moi sur LinkedIn.