Le Hashrate : tout comprendre du taux de hachage

C'est quoi le Hashrate ?

Le Hashrate, ou taux de hachage, est une donnée qui a émergé avec Bitcoin et les blockchains basées sur la preuve de travail (PoW). Elle révèle la puissance d’un ordinateur, ou plus spécifiquement, sa vitesse de minage, en hash par seconde. 

Il s’agit donc de la puissance de calcul de votre ordinateur. À la question : combien de calculs votre ordinateur peut-il effectuer par seconde, dans le registre du minage ? La réponse est un taux de hachage. 

Pour être plus spécifique, le hashrate fait référence à la puissance de calcul totale qui est nécessaire pour inscrire un nouveau bloc sur la blockchain. Plus ce taux est élevé pour votre machine, plus elle va être efficace dans le minage de cryptomonnaie. 

Méthodes de mesure du hashrate

Le Hashrate se mesure en hashs par seconde (h/s). Les nombres à manipuler actuellement sont très importants. De ce fait, nous utilisons des unités de mesure pour les simplifier. Par exemple, 1 000 hash par seconde s’écrira 1 KH/s (kilo). Cela peut aller jusqu’à 1 EX/s (exa) pour 1 million de de TH/s (terahash), qui vaut lui-même 1 000 GH/s (gigahash), équivalent à 1 000 milliards de H/s.  

À l’heure actuelle, les puissances de hachages sur Bitcoin s'expriment en milliards de milliards de hash par seconde. Vous comprenez donc l’intérêt de ces unités de mesure simplificatrices, qui aident à la compréhension des données. 

Utilisation pratique du hashrate

Le Hashrate peut vous sembler être un concept flou, utile seulement aux mineurs des blockchains basées sur la preuve de travail (PoW). Pour autant, il s’agit d’un réel indicateur, même pour les investisseurs comme vous et moi. Nous allons vous présenter quelques cas pratiques dans lesquels le taux de hachage est intéressant à prendre en compte. 

Montre la fiabilité d'une blockchain pour les investisseurs

Lorsque vous devez essayer de comprendre la fiabilité et la sécurité d’une blockchain PoW, le taux de hachage est une donnée non-négligeable. En effet, plus ce taux est important, plus les machines utilisées pour miner doivent être puissantes. Cela va donc refléter la motivation des mineurs à sécuriser le réseau, et donc indirectement la fiabilité de ce dernier. 

Mesure de la compétitivité pour les mineurs

Le taux de hachage est également essentiel aux mineurs, puisqu’il est partie intégrante de la mesure de rentabilité et de compétitivité. Pour mieux le comprendre, nous allons d’abord faire un rapide rappel sur le fonctionnement des blockchains PoW. 

Les transactions qui s’effectuent sur le réseau sont enregistrées dans un bloc. À la limite de capacité de ce bloc, le réseau fait appel à des entités pour le vérifier, le valider, et ainsi passer à un nouveau bloc. Ces entités sont ce que l’on appelle les mineurs.

Concrètement, les mineurs mettent en compétition des machines puissantes pour résoudre un calcul. Le résultat à trouver est aléatoire, et généré par le réseau. Cela signifie que les machines vont tester de nombreuses combinaisons pour trouver la bonne. 

Plus la machine est puissante, plus elle teste de combinaisons différentes dans un laps de temps donné. Cela signifie qu’elle a plus de chance de tomber sur le bon résultat, et de manière plus régulière. Du fait de ce travail, les mineurs sont récompensés par des cryptomonnaies du réseau (généralement, il s’agit de nouveaux jetons libérés). 

Ainsi, grâce au taux de hachage, les mineurs vont pouvoir identifier la difficulté du minage sur un réseau, et donc le coût nécessaire pour mener à bien leur activité. Au final, cela permet de déduire leur compétitivité. 

Évaluation des ressources de minage par zone géographique

Le hashrate est également utilisé dans les études, pour déterminer par exemple où se situent les différents endroits où la puissance de calcul d’un réseau est centralisée. Dans le cas de Bitcoin par exemple, une étude du CCAF a pû déduire une répartition : 

• 35 % sont situés aux Etats-Unis

• 18 % au Kazakhstan

• 11 % en Russie

• 10 % au Canada

• 5 % en Irlande et en Malaisie

• 4,5 % en Allemagne

• 3,1 % en Iran

Cette répartition est plutôt rassurante pour la sécurité et la décentralisation du Bitcoin. Pendant une période, avant le bannissement du Bitcoin en Chine, ce pays représentait plus de 75 % du hashrate mondial. 

Influence du hashrate sur la sécurité du réseau

De plus, le hashrate est un excellent indicateur de la sécurité d’un réseau, notamment relative aux attaques de majorité, ou attaque à 51 %. Dans les faits, il s’agit d'attaques ou un ou plusieurs utilisateurs malveillants cherchent à prendre le contrôle de plus de 51 % des nœuds d’un réseau.

Pour cela, il faut donc que ces derniers parviennent à contrôler plus de 51 % de la puissance de calcul du réseau. Plus le hashrate est élevé, plus les ressources nécessaires pour une telle attaque sont importantes. Dans le cas de Bitcoin, le taux de hachage est tellement important que cela représenterait une dépense totalement démentielle pour parvenir à représenter plus de 51 % des mineurs. 

Rôle du hashrate dans la résistance à la censure

Le raisonnement est assez identique dans le cas de la censure. Plus le hashrate va être important et réparti à travers le monde, plus il va être difficile pour un état ou une institution de censurer le réseau en question. 

Il est envisageable qu’un pays décide d’interdire le Bitcoin, comme a pu le faire la Chine dans le passé. Cependant, une telle décision n’aura pas d’impact sur la fiabilité et la viabilité du Bitcoin, étant donné la répartition plutôt équilibrée de son hashrate. 

Les différents facteurs d'augmentation du hashrate

Vous avez compris, le taux de hachage peut fluctuer à travers le temps. Il a énormément augmenté dans le cas de Bitcoin ces dernières années. Pour quelles raisons le hashrate augmente ? Regardons ensemble les facteurs d’augmentation du hashrate. 

Volume des transactions

Le volume de transactions est un facteur qui va attirer les mineurs sur un réseau. Plus il y a de transactions, plus il y a une garantie d’activité de minage. En d’autres termes, les mineurs peuvent juger de la pérennité de leur activité grâce à ce facteur.

De plus, plus y a de mineurs, plus la compétition est importante pour le minage d’un même bloc. Pour devenir plus performant, il est alors nécessaire d’augmenter la puissance des machines. Cette tendance à l’augmentation des puissances résulte en une augmentation de la difficulté de minage, et donc du hashrate. 

Augmentation du prix d'un actif

Il y a également un autre élément à prendre en compte. Nous vous en avons parlé plus tôt dans l’article. Les mineurs sont récompensés par des cryptomonnaies du réseau. De ce fait, plus le prix de cet actif est important, plus l’activité de minage est lucrative.

Ainsi, à chaque fois que la valeur d’un actif liée à une blockchain PoW va augmenter significativement, cela va attirer des nouveaux mineurs sur le réseau. L’arrivée de ces nouveaux mineurs augmente la compétition de l’activité de mining, augmentant ainsi le hashrate. 

Prix de l'électricité

Le prix de l’électricité est un autre des facteurs qui peut influencer positivement, mais également négativement le hashrate. Le minage, de par sa nature, est une activité qui consomme énormément d’électricité. Ce point représente d’ailleurs le principal coût de cette activité pour les mineurs, avec l’achat et la maintenance du matériel. 

Cela induit un caractère légèrement imprévisible au hashrate. En effet, de nombreux pays peuvent reposer sur des modes de production de l’électricité qui n’est pas constant. En Chine par exemple, les centrales hydroélectriques sont importantes. Lors des saisons des pluies particulièrement importantes, le pays produit donc plus d’électricité.

La hausse de cette production résulte en une baisse des prix (augmentation de l’offre électrique sur le marché). Cela augmente ainsi la rentabilité du minage momentanément, et mène à une augmentation du nombre de mineurs. Le hashrate augmente donc également. 

Les différents facteurs de baisse du hashrate

Bien évidemment le hashrate ne fait pas qu’augmenter. Il peut également diminuer. Les facteurs qui vont influencer une baisse sont connus, et sont principalement liés à deux points : la rentabilité et la régulation. Voyons cela plus en détail. 

Diminution de la rentabilité

Parlons d’abord de la rentabilité. Par exemple, quand le prix d’une cryptomonnaie diminue, ou encore que le hashrate augmente de manière trop importante, cela réduit la rentabilité de l’activité de minage. 

L’effet le plus direct est l’arrêt ou la diminution de l’activité dans les régions où l’électricité est la plus élevée, et donc où l’activité est la moins rentable. Cette diminution impacte directement la concurrence, et donc également le hashrate. Cette rentabilité peut également diminuer quand le coût de l’électricité augmente (événement géopolitique, etc.). 

Régulation du minage

Un autre point à considérer est la régulation de l’activité de minage. Prenons l’exemple de la Chine et de l’interdiction du Bitcoin en 2021. À l’époque, plus de 75 % du hashrate était centralisé sur le territoire. L’interdiction a donc mené à une baisse drastique de ce dernier, qui était de plus de 50 % à son plus bas.

À l’heure actuelle, l’effet d’une régulation négative serait le plus problématique aux Etats-Unis, puisque 35 % du hashrate est situé sur le territoire américain. Cependant, du fait d’une meilleure répartition, l’impact serait inférieur à ce que nous avons pu observer avec l’exemple chinois. 

Comment interpréter le hashrate ?

Au vu des nombres parfois importants à manipuler, il est assez difficile pour un utilisateur novice de bien interpréter le hashrate. Pourtant, le taux de hachage a une importance capitale et est un indicateur intéressant dans le cas des blockchains PoW.

Il représente la puissance de calcul, mais va également donner des indices sur la santé, la fiabilité, et la sécurité du réseau. Cependant, au vu des nombreux facteurs pouvant l’influencer, il est important de l’étudier avec rigueur, et surtout en perspective, avec d’autres indicateurs. 

Pour l’interpréter au mieux, nous vous conseillons de plutôt chercher à dessiner des tendances. Par exemple, un taux de hachage qui augmente reflète peut-être une augmentation de l’attractivité de mining. Au contraire, un taux de hachage qui diminue, va peut-être être synonyme de réserves et de doutes de la part des mineurs. 

Hashrate et preuve de travail

Le Hashrate est un élément qui est spécifique aux blockchains basées sur la preuve de travail. Comme nous l’avons expliqué, il s’agit de la puissance de calcul nécessaire pour la création d’un nouveau bloc sur le réseau. Ce processus est par exemple utilisé sur des réseaux comme Bitcoin, Monero ou encore Litecoin. 

Pour l’autre grand type de blockchain sur le marché, qui est basé sur la preuve d’enjeu (PoS), le processus ne repose pas sur une compétitivité liée à la puissance de calcul. Dans ce cas-là, il s’agit plutôt d’un principe de proportionnalité (selon le montant mis en jeu) et d’aléatoire. Ce processus est utilisé par Solana, Ethereum ou encore Avalanche. 

Comment la difficulté de minage du BTC est ajustée ?

La difficulté de minage du BTC est donc directement lié au hashrate. Plus ce dernier est important, plus il va être difficile de miner du BTC. Comme nous l’avons vu, le hashrate va fluctuer en fonction de divers facteurs, comme le volume de transactions ou encore la rentabilité par exemple. 

Cependant, cette difficulté est automatiquement ajustée par le réseau, et ce, toutes les deux semaines (2016 blocs). Ces changements s’opèrent pour permettre de maintenir un temps entre les blocs plus ou moins régulier (environ 10 minutes pour BTC). 

Conclusion

Nous arrivons au terme de notre guide sur le taux de hachage, aussi appelé hashrate. Nous espérons qu’après l’avoir lu, ce concept qui peut paraître complexe ne le sera plus à vos yeux. Le hashrate est une donnée spécifique des blockchains basées sur la preuve de travail comme le Bitcoin.

Il s’agit d’un indicateur qui peut être intéressant pour identifier des tendances, comprendre l’évolution de facteurs sous-jacents. Cependant, il est à prendre avec beaucoup de prudence, car il n’a que peu de valeur lorsqu’il est utilisé seul.